Source : Bourdin Direct, RMC
Il a passé 4 mois en prison pour rien, après avoir été accusé à tort du viol d'une fillette. L'instituteur Eric Peclet est venu ce mercredi dans Bourdin Direct dénoncer l'inertie de la justice, alors que l'auteur présumé du viol, confondu par son ADN, n'est toujours pas inquiété.
Nous vous avions parlé sur RMC de cet instituteur, qui a passé 4 mois de prison pour rien après avoir été condamné à tort pour viol sur une fillette de 4 ans en novembre 2016. Eric Peclet dénonce aujourd'hui l'inertie de la justice, alors que le violeur présumé, un proche de la fillette, confondu par l'ADN retrouvée sur la petite culotte de l'enfant, n'est toujours pas inquiété. Il a écrit à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et au défenseur des droits des enfants pour les alerter sur une "situation d'urgence". Il s'inquiète aujourd'hui pour cette petite fille victime d'un viol dont il a été pendant plus d'un an accusé à tort.
"Ce que j'ai traversé, être accusé du plus abominable des crimes, n'aura de sens que si à la fin on connaît la vérité et si ça permet de sauver une enfant, parce qu'on sait qu'aujourd'hui elle est en danger, déclare Eric Peclet ce mercredi dans Bourdin Direct. Le dossier est sur le bureau du juge, et le juge, lui, ne fait rien".
"La piste familiale a été écartée tout de suite, une première"
"Dès le départ dans cette affaire il y a conflit d'intérêt", dénonce l'instituteur, puisque la maman de l'enfant est gendarme, et que c'est aux gendarmes qu'a été confié l'enquête. "La piste familiale a été écartée tout de suite, ce qui doit être une première dans ce type d'affaire". "Quand la piste familiale est écartée, il ne reste plus que vous. L'enfant a dit qu'il y avait un monsieur, qui s'est transformé petit en petit en 'le maître'. Et à partir du moment où le mot maitre est lâché, c'est ça qui m'envoie en prison. On n'a même pas cherché à faire une confrontation. Un mot m'a envoyé en prison, même si tout le dossier et les circonstances disent le contraire".
Il ne souhaite plus exercer devant des enfants
"Je vais rester pendant 4 mois en prison, c'est l'ADN qui me disculpe et pourtant on m'envoie en contrôle judiciaire à 500 km de ma famille. Sans cette trace ADN, je serais toujours mis en examen. Quand la justice a une idée en tête, c'est extrêmement difficile de la faire changer, même avec les éléments" le disculpant. "Ça fait un an que cet élément (l'ADN du violeur) est dans le dossier, et que rien n'est fait. Qu'attend la justice pour ouvrir ce dossier?", interroge Eric Peclet.
L'instituteur ne souhaite plus exercer devant des enfants mais souhaite occuper une fonction administrative ou former des adultes. "Après ce que je viens de vivre, je ne souhaite pas me dire que ma vie dépend de ce que peut très bien raconter un enfant ou des parents".