Il y a eu le calvaire des accusés d’Outreau, l’affaire Loïc Sécher, l’affaire Christian Iacono pour ne citer qu’elles dans le scandale des innocents accusés à tort. On aurait pu penser que toutes ces erreurs passées inciteraient la justice à la prudence avant de broyer un innocent sur la seule parole d’un enfant de 4 ans. Mais hélas, la dictature de l’émotion n’a pas pris une ride et les justiciers sont toujours aussi prompts pour embastiller l’innocent, coupable d’être victime de la seule parole de l’enfant.
Gendarmerie, rectorat, justice et médias se sont abattus sur lui sans vergogne en oubliant toute forme de prudence, certains que la parole de l’enfant, recueillie dans des conditions pour le moins étranges, est source de toute la vérité. Peu importe les éléments de l’enquête qui innocentent Éric P. et devraient orienter l’instruction vers l’entourage familial de l’enfant.
Le calvaire d’Éric P. continue. Vive la dictature de l’émotion !
Les faits qui innocentent Éric P. sont pourtant très clairs pour qui a un peu de bon sens.
1 - Le lundi 14 novembre 2016, jour de la prétendue agression par l’instituteur, il y a tout simplement impossibilité matérielle du viol en classe vu le temps de quelques minutes pendant lequel Éric P. est resté seul avec les enfants, en groupe de surcroît au moment du vestiaire avant de quitter l’école. Le témoignage de l’institutrice qui s’occupait des enfants au côté d’Éric P. pendant toute la journée confirme cette impossibilité matérielle au niveau du temps, du lieu et du groupe d’enfants.
2 - On se dit alors que le bon sens va l’emporter ! Non, car la mère de l’enfant, gendarme de profession, déclare que la petite fille lui a dit, deux jours après l’agression soit le mercredi 16 novembre 2016 que le monsieur qui lui a fait mal est l’instituteur. Cela suffit à faire passer Éric P. derrière les portes d’enfer. La machine judicaire s’abat alors sur lui. Placé immédiatement en garde à vue et puis en détention provisoire, il sera ensuite jeté en pâture aux médias par une conférence de presse de la procureure.
3 - Une expertise des sous-vêtements de l’enfant est ordonnée. Or, surprise ! Cette expertise conclue à l’absence de l’ADN d’Éric P. sur les sous-vêtements de l’enfant. Voilà donc qui innocente l’accusé ! D’autant plus que cette même expertise met en évidence la présence d'une tache de sperme du père de l'enfant sur la petite culotte avec en son centre une tache de sang de l’enfant.
La preuve de l’innocence d’Éric P. devient flagrante. On se dit que son calvaire va prendre fin et qu’il aura droit à des excuses et à une réparation du préjudice subi.
4 - Hélas, c’est compter sans le doute du magistrat instructeur ! Voilà que ce dernier, si prompt à embastiller l’instituteur sur la seule parole de l’enfant rapportée par sa mère, est réticent à tirer les conséquences d’une expertise qu’il a lui-même ordonnée. Le père de l’enfant n’est pas inquiété ! Mieux que cela, la justice vole à son secours en émettant l’hypothèse que la tache de sperme a pu apparaître au cours d’un mélange des sous-vêtements de l’enfant avec ceux du père dans une corbeille de linge sale entre le lundi et le mercredi.
5 - Et, dans l’attente d’une nouvelle expertise, l’instituteur reste mis en examen et soumis à ce jour au même contrôle judiciaire qui l’interdit de se rendre en Côte d’Or, ce qui l’empêche de voir son épouse et ses quatre enfants. L’Éducation Nationale l’a privé de salaire depuis le mois de février 2017.
On croit vivre un cauchemar ! Mais hélas c’est la réalité de la justice qui parle.
Alors, soutenons Éric P. en signant la pétition pour demander la levée de son contrôle judiciaire et la protection de la petite fille au sein de sa propre famille.