Publié le 14/10/2017
Source : BFMTV
L'analyse du sperme retrouvé dans la culotte de l'enfant de
4 ans révèle que c'est celui d'un membre de la famille toujours en contact avec
l'enfant. Le même qui a porté plainte contre Eric P., l'instituteur mis en
examen.
Devant des journaux retraçant l'affaire du viol, Eric P. se
remémore son parcours du combattant depuis le remplacement qu'il a effectué
dans une classe d'une école de Genlis, en Côte d'Or. "J'ai juste été dans
le cas de figure pire encore que ce que je pouvais imaginer. Sur une enfant de quatre
ans, un bébé... j'ai un enfant de cet âge-là. De dire que c'est un enfant de
cet âge-là, que c'est lui qui me désigne, qu'il a vraiment été agressé. Mais
c'est le cauchemar absolu", résume Eric P.
En 2016, l'instituteur est mis en examen pour le viol
d'une élève de maternelle de 4 ans, dont il avait la charge au moment des
faits. Des accusations dont le maître remplaçant que nous avons rencontré se
défend bec et ongles. Un faisceau d'indices, dont une analyse ADN déterminante
révélant la présence du sperme qui n'est pas le sien mais celui d'un membre de
la famille, semble aujourd'hui plaider pour l'innocence de l'instituteur de
Côte d'Or.
Tache de sang
L'affaire commence au soir du 14 novembre 2016. Le père de
la fillette alerte son épouse sur le fait qu'il a retrouvé une tache de sang
dans la culotte de sa petite fille. Dans un premier temps, la mère ne s'en
alerte pas plus que ça. Mais elle constate ensuite une irritation au niveau du
sexe. Un médecin constate le viol de la fillette.
Interrogée par les gendarmes la jeune victime confirme avec
ses mots d'enfant: "Le monsieur, il m'a gratté le kiki." Avant que, d'après
l'avocat de l'instituteur et celui-ci, les termes "le monsieur"
soient remplacés par "le maître". Eric P. est placé en garde à vue et
mis en examen. Il effectuera quatre mois de prison, en préventive, avant d'être
libéré à la faveur de nouveaux éléments dans l'enquête.
Le "membre de la famille" désigné par l'ADN pas
inquiété
Le 23 mars 2017, des analyses ADN sont pratiquées. Elles
révèlent que le sperme retrouvé dans la culotte de l'enfant appartient à un
"membre de la famille, toujours proche de l'enfant, de façon
quotidienne", affirme la défense d'Eric P. "C'est aussi ce membre de
la famille qui a porté plainte contre l'instituteur."
Cette tache de sperme est mêlée au sang. Elle recouvre
précisément la place du sexe de l'enfant. Pour sa défense, le proche mis en
cause soutient que la culotte aurait été souillée lorsqu'elle se trouvait dans
le panier de linge sale.
De son côté, Me Claude LLorente, conseil d'Eric P. s'étonne.
"Toute personne qui a connaissance de cet élément (l'analyse ADN, NDLR) ne
comprend comment: un, la personne à qui appartient ce sperme n'a pas été mise
en cause très rapidement. Et deux, pourquoi mon client est toujours suspecté et
mis en examen pour viol sur mineure?"
Demande d'annulation des charges
Nulle mention des résultats de l'analyse ADN n'est faite
dans l'arrêt libératoire qui a permis à l'instituteur, en le plaçant sous un
régime de contrôle judiciaire allégé, de retrouver sa famille.
"On est à plus de six mois, largement dépassés, depuis
l'expertise ADN et aujourd'hui, je ne sais pas toujours pas où en est la
justice", déplore Eric P., qui souhaiterait être placé sous le statut de
témoin assisté.
Le juge attend une preuve supplémentaire pour mettre en
examen la personne en question et prononcer un non-lieu concernant Eric P. Une
demande a été déposée le 12 octobre pour que les charges soient abandonnées.
Délibéré le 15 novembre, "anniversaire" des débuts de l'affaire.
David Namias avec Guillaume Bertrand et Joao Alencar