Quel avenir pour l'instituteur qui avait été soupçonné d'agression sexuelle sur l'une de ses élèves à Genlis (Côte-d'Or) l'an dernier ? Le 15 novembre, la Chambre de l’instruction de la cour d'appel de Dijon avait levé sa mise en examen. L’Éducation nationale va le réintégrer, mais pas en classe.
Eric Peclet, comme ici devant la cour d'appel de Dijon, avait pu compter sur un comité de soutien © Maxppp - Stéphane Rak
Il sait déjà que ce sera difficile. L'instituteur qui avait été suspendu de ses fonctions a rencontré mardi dernier la directrice académique Éveline Greusard, en vue de sa réintégration.
Secoué par sa mésaventure, l'enseignant ne souhaite pas revenir devant une classe.
L’enquête avait pris une autre tournure, quand les analyses avaient montré que du sperme retrouvé sur la culotte de l'enfant n'était pas le sien, et le mois dernier, la cour d’appel de Dijon avait levé sa mise en examen. Alors que l'enquête prenait une autre direction, l'enseignant pouvait enfin espérer voir sa vie reprendre son cours normal.
Dans une classe, je deviendrais parano
Mais ce sera difficile. L'instituteur, qui avait été suspendu de ses fonctions, a rencontré mardi dernier la directrice académique Évelyne Greusard, en vue de sa réintégration. Secoué par sa mésaventure, l'enseignant ne souhaite pas revenir devant une classe. « Je me vois difficilement retourner dans une classe après l’année que je viens de vivre, parce que je sais que je deviendrais parano ». Éric Peclet explique : « Toutes mes années d’enseignement, je les ai toujours vécues de la manière la plus éthique possible et de manière à ne pas laisser d’ambiguïté. Et je m’aperçois que malgré toutes ces précautions, le jour où on nous porte le soupçon, ça ne nous empêche pas d’être directement envoyés en case prison ».
Vers un poste de type administratif
Alors il se verrait mieux dans un poste administratif, et pourquoi pas aller vers de la formation pour adulte ou travailler dans le domaine numérique. La directrice académique, Évelyne Greusard, réfléchit donc à des pistes pour sa réintégration. « On étudie avec lui, ça va être fait courant janvier, différentes possibilités pour qu’il ait une activité professionnelle qui réponde à nos contraintes de service et qui soit intéressante pour lui, même si elle a un caractère plus administratif ».
Éric Peclet, marié et père de quatre enfants, attend maintenant que l’auteur de l'agression sur la fillette soit identifié pour pouvoir véritablement tourner la page. Avec difficulté, car il aimait exercer ce métier avec les enfants. « J’ai la fibre enseignante. On m’a souvent dit que les années d’enseignement que j’ai pu avoir, c’étaient les années où les élèves n’avaient pas de panne d’oreiller pour aller à l’école, les années où ils aimaient aller à l’école, et pour moi, c’est le retour le plus positif, qui montre que non seulement j’ai pris plaisir à enseigner, mais que les élèves ont pris plaisir à m’avoir pour enseignant ».